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GENERALITES
1. Drapeau brésilien
2. Géographie
3. Système fluvial

4. Climat
5. Flore, faune et ressources minérales

6. Population du Brésil

7. Les grandes métropoles brésiliennes
8. Histoire du Brésil
http://www.lexilogos.com/bresil_carte.htm
Cartes, plans des villes, histoire,...
1. Drapeau brésilien


Le fond vert représente les forêts luxuriantes du Brésil. Le losange jaune symbolise les richesses aurifères du pays, tandis que le bleu profond de la sphère centrale est celui de la couleur du ciel des contrées tropicales. Les 27 étoiles représentent la capitale et les 26 Etats fédérés du pays. Leur disposition correspond à l'aspect du ciel de Rio de Janeiro, le 15 novembre 1889 (proclamation de la République), à 20h30. Sur la bannière blanche sont inscrits les mots " Ordem e Progresso " - " Ordre et Progrès ".

2. Géographie

Carte du Brésil

Superficie: 8 511 965 km2
Frontières: 23 102 km dont avec la France (guyane): 1298 km
Nombre de villes: 5 560 (en 2001)
Territoires indigènes - délimités : 299/ identifiés mais non délimités : 207 (en 2000)
Population : Estimation en juin 2004 : 178 millions d'habitants
Par sexe (%), en 2000: 49, 22 d'hommes et 50,78 de femmes
Par âge (%), en 2000 : 0-14 ans: 29,60 15-64 ans: 64,55 65 ans et plus: 5,85
Urbaine (%), en 2000: 81,25
Rurale (%), en 2000: 18,75
(Source IBGE: Institut brésilien de géographie et de statistiques)

Le territoire brésilien est très vaste. Sa superficie (8 511 965 km2, plus de 15 fois la France) situe en effet le Brésil au cinquième rang mondial, après la Russie, le Canada, la Chine et les États-Unis. Le pays couvre presque la moitié du continent sud-américain (47,3%). A l'exception de quelques îles, le Brésil est constitué d'une masse de terre continue. La ligne de l'équateur passe au nord du pays, à la hauteur de la ville de Macapá et le tropique du Capricorne au sud, à la hauteur de São Paulo. La plus grande distance est-ouest du Brésil, soit 4 319 km, est presque identique à sa plus grande distance nord-sud, soit 4 394,7 km. Le Brésil a des frontières communes avec dix pays : la France (département de la Guyane française), le Surinam, le Guyana, le Venezuela et la Colombie, au nord. Le Paraguay, la Bolivie et le Pérou, à l'ouest. L'Uruguay et l'Argentine au sud. L'Equateur et le Chili sont les seuls pays d'Amérique du Sud à ne pas avoir de frontière avec le Brésil. La côte brésilienne, qui borde l'océan Atlantique s'étend sur 7 367 km. La caractéristique dominante de la topographie brésilienne est l'horizontalité : seuls 10% de la surface du pays sont à plus de 800 m au dessus du niveau de la mer. L'Amazone et sa plaine environnante - en grande partie couverte par une dense forêt équatoriale - occupent plus de 4 millions de km2, soit presque la moitié du territoire national. C'est le plus grand bassin hydrographique de la planète. Au sud du fleuve s'élève un grand plateau central, formé d'une plaine dont l'altitude varie entre 300 et 500 m. Elle est interrompue par plusieurs chaînes de montagnes de basse altitude et entrecoupée de vallées. Le plateau central s'élève progressivement à l'est, il forme un escarpement où certains sommets atteignent jusqu'à 2 500 m d'altitude, pour tomber ensuite de façon abrupte en direction de l'étroite plaine côtière. Une première série de chaînes de hautes montagnes part du sud et s'étend en direction du nord-est du pays. Elle forme une ligne de partage continentale entre l'océan Atlantique et l'intérieur des terres. Une seconde série de chaînes de montagnes couvre une partie de la frontière nord du pays. C'est là, non loin de la frontière vénézuélienne, que l'on trouve le sommet le plus élevé du Brésil, le Pico da Neblina (3 014 m).

3. Système fluvial

Le Brésil possède un système fluvial très étendu et de nombreux bassins hydrographiques. Les plus importants sont ceux de l'Amazone, du Tocantins-Araguaia, du Paraná-Paraguay-Uruguay et du São Francisco.
Les deux premiers - respectivement situés au nord et au centre du pays - représentent plus de la moitié de la surface totale des bassins hydrographiques du pays. L'Amazone (le plus grand fleuve en volume d'eau) mesure 6 577 km de long, dont 3 615 km en territoire brésilien et peut atteindre jusqu'à 13 km de large. Il déverse dans l'Atlantique 80 000 m3 d'eau par seconde. La rencontre de ses eaux avec la mer provoque un phénomène unique, appelé Pororoca : il s'agit de la formation d'une série de vagues pouvant atteindre 12 mètres de haut. L'Amazone, en territoire brésilien, permet la navigation de cargos de haute mer.
Le système fluvial Paraná-Paraguay-Uruguay traverse l'État du Mato-Grosso (centre-ouest) en direction du sud-ouest et du sud, jus-qu'à atteindre l'Atlantique par le Rio da Prata près de Buenos Aires. C'est le plus grand système fluvial de la planète après l'Amazone.
Le São Francisco, le plus grand fleuve entièrement situé en territoire brésilien, prend sa source sur le Planalto Central (plateau central). Il s'écoule sur une longueur de 3 161 km, d'abord vers le nord, puis vers l'est jusqu'à l'Atlantique. Le São Francisco est navigable à certains endroits par des bateaux fluviaux (notamment sur son cours inférieur, à partir du barrage de Paulo Afonso) ; les derniers 277 km du fleuve sont praticables par des cargos de haute mer.
Dans le centre-ouest du pays, s'étend une immense région marécageuse d'environ 230 000 km2 : le Pantanal.

4. Climat

Il existe, au Brésil, six zones climatiques : équatoriale, tropicale, tropicale d'altitude, tropicale atlantique, semi-aride et subtropicale. Cette diversité climatique s'explique par la dimension continentale du pays, sa forme massive et son relief. Près de 90% du pays se trouve en zone tropicale et plus de 60% de la population habite des régions où l'altitude, les vents marins ou les masses d'air polaire, modèrent la température.
Malgré l'idée très répandue que l'Amazonie est une région à la chaleur étouffante, les températures y sont très rarement supérieures à 32°C. En effet, la moyenne annuelle varie de 22°C à 26°C, avec une très légère oscillation saisonnière entre les mois les plus chauds et les mois les plus froids. La région la plus chaude du Brésil est le Nord-Est où les températures dépassent souvent 38°C pendant la saison sèche - entre les mois de mai et novembre. Cette région connaît cependant une plus grande variation saisonnière que l'Amazonie.
Recife, Salvador et Rio de Janeiro, sur la côte, ont un climat chaud, équilibré par les alizés. La température moyenne y oscille entre 23 et 27°C. Dans les villes méridionales comme Porto Alegre ou Curitiba, le climat subtropical est semblable à celui de certaines régions d'Europe où les quatre saisons sont plus marquées et les gelées plus ou moins fréquentes : la température peut y descendre en dessous de zéro pendant l'hiver. Les villes situées sur des plateaux comme São Paulo, Brasília et Belo Horizonte, bénéficient d'un climat plus tempéré, avec une température moyenne de 19°C.

Saisons

o Printemps : du 22 septembre au 21 décembre
o Eté : du 22 décembre au 21 mars
o Automne : du 22 mars au 21 juin
o Hiver : du 22 juin au 21 septembre

Niveau des précipitations

Les pluies les plus abondantes tombent autour de l'embouchure de l'Amazone (près de la ville de Belém), ainsi que dans les régions supérieures de l'Amazonie (plus de 4 m d'eau chaque année).
Le niveau des précipitations est également important dans la région qui borde le grand escarpement de l'Etat de São Paulo. Ailleurs, les précipitations sont modérées : elles varient de 1,5 m à 3 m par an. Les étés sont humides et les hivers ont tendance à être secs.
La région la plus sèche du pays se trouve dans le Nord-Est. Appelée "polygone de la sécheresse", elle couvre 10% du territoire total du pays. Le niveau de précipitations y est très faible (moins de 0,5 m par an), irrégulier et le taux d'évaporation très élevé.

5. Flore, faune et ressources minérales

Flore

La grande diversité climatique, ainsi que celle des sols et des conditions de drainage, se retrouve dans la végétation. Le bassin de l'Amazone et les régions côtières sont recouverts d'une forêt tropicale humide composée d'une grande variété d'espèces à feuilles persistantes.
Les plaines et les plateaux de la côte orientale, où le niveau des précipitations est moindre, sont couverts d'arbres et d'arbustes à feuilles semi-caduques.
Dans le Nord-Est semi-aride prédomine une végétation composée de broussailles sèches et d'arbustes : la caatinga. La plus grande partie de la région centrale du Brésil est recouverte d'une savane connue sous le nom de cerrado. Il s'agit d'un terrain composé de broussailles clairsemées et de graminées capables de résister à la sécheresse. Dans le sud, sur les plaines situées au niveau de la mer, on trouve de vastes prairies.

Faune

Le Brésil compte plus de 600 espèces de mammifères. Rien que dans la famille des félins, on trouve le jaguar, le puma, le jaguatirica et l'ocelot et parmi les autres mammifères les paresseux, les antas (tapirus americanus), les tapirs, les tatous, les dauphins marins, les capivaras (grand rongeurs aquatiques pouvant peser jusqu'à 65 kg) et environ 30 espèces de singes. Le pays possède également une immense variété d'oiseaux : environ 1 600 espèces, parmi lesquelles des aras aux couleurs vives, des toucans, des tuiuius (oiseau du Pantanal), des colibris... Il existe au Brésil pas moins de 40 espèces de tortues, 120 espèces de lézards, 230 espèces de serpents, 5 espèces d'alli-gators, 330 espèces d'amphibies et 1 500 espèces de poissons d'eau douce. Les naturalistes ont répertorié plus de 100 000 invertébrés, parmi lesquels plus de 70 000 insectes. La forêt amazonienne renferme la plus grande concentration d'organismes biologiques de la planète : les scientifiques estiment qu'ils représentent entre 15 et 30% de l'ensemble des espèces connues dans le monde. Environ 3000 espèces de poissons d'eau douce ont été répertoriées dans les fleuves et les lacs d'Amazonie. Parmi elles, ont peut citer la piranha, le pirarucu - le plus grand poisson d'eau douce du monde avec des spécimens mesurant plus de 2 m de long et pouvant peser jusqu'à 125 kg - , ou le tambaqui - espèce appartenant à la famille des frugivores et possédant des dents capables de casser des graines aussi dures que celles de l'hévéa (l'arbre à latex) .

Ressources minérales

Le Brésil est connu pour sa richesse en minerais. Le pays exploite 70 types de minerais, dont 21 sont métallifères, 45 non-métalliques et quatre énergétiques. Il possède d'importantes réserves de fer, de manganèse, de niobium, d'étain, de graphite et de bauxite. Le fer, le manganèse, le lithium, le zinc et le cuivre enregistrent de très importants volumes de production.
Fer - Les réserves en minerai de fer du Brésil sont estimées à plus de 50 milliards de tonnes dont 18 se situent dans la chaîne de montagnes des Carajás (Serra dos Carajás, est de l'Amazonie).
L'exploitation des mines de Carajás a débuté en 1985 et les gisements identifiés sont suffisants pour répondre à la demande mondiale de fer des 500 prochaines années (estimations basées sur les besoins courants et une croissance prévisible). Le pays est le deuxième producteur et exportateur mondial de minerai de fer : sa production, d'environ 215 millions de tonnes, représentait en 2003 presque 20% de la production mondiale.
Autres minerais - Le Brésil possède 208 milliards de tonnes de manganèse, 2 milliards de tonnes de bauxite et 53 millions de tonnes de nickel. Un gisement de nickel a été découvert dans l'Etat de Goiás et pourrait représenter plus de 400 millions de tonnes.
L'existence de grandes réserves d'uranium de haute qualité a récemment été vérifiée dans les Etats du Minas Gerais et de Goiás. On trouve également des réserves de potassium, de phosphate, de tungstène (élément utilisé pour tremper l'acier), de cassitérite (principale source d'étain), de plomb, de graphite, de chrome, d'or, de zirconium (élément fortement ductile utilisé dans l'industrie) et un minerai rare : le thorium (élément métallique radioactif).
Le Brésil possède aussi d'importantes réserves de pierres précieuses : diamants, aigues-marines, topazes, améthystes, tourmalines et émeraudes.
Selon les estimations de l'IBGE - Institut brésilien de géographie et de statistiques - la population brésilienne aurait atteint, en juin 2004, 178 millions d'habitants. C'est la cinquième au monde après la Chine, l'Inde, les États-Unis et l'Indonésie. La densité démographique sur l'ensemble du territoire reste néanmoins faible : 29,9 habitants au km2. La comparaison des recensements nationaux indique que depuis les années 70, le rythme de la croissance démographique a progressivement diminué, en fonction du déclin des niveaux de natalité et de fécondité. Entre 1960 et 2000, le taux d'accroissement annuel de la population a chuté de 2,5% à 1,6%.
Des enquêtes de l'IBGE estimaient, en juin 2004, que le taux moyen annuel d'accroissement de la population brésilienne se situe à 1,3%. Le niveau de la mortalité est également en baisse, l'espérance de vie moyenne étant aujourd'hui de 69 ans.
Les résultats du dernier recensement national (2000) ont confirmé la tendance du pays à l'urbanisation. Entre 1990 et 2000, la population urbaine est passée de 76% à 81%.

6. Population du Brésil

Population du Brésil en millions d'habitants :

1900 -17
1920-30
1940-41
1960-70
1980-119
2000-170

Répartition de la population
La population brésilienne se concentre en grande partie dans les régions côtières des Etats du Sud-Est et du Nord-Est. Le Sud-est est la région la plus industrialisée du pays : l'Etat de São Paulo concentre à lui seul environ 45% de la production industrielle. Depuis le début des années 70, le flux migratoire allant du Nord-Est vers le Sud-Est, et des zones rurales vers les zones urbaines, est considérable. Plus récemment, on a observé un flux migratoire en direction des régions moins peuplées du Nord et du Centre-Ouest.

Ethnies et métissage
Au XVIe siècle, le territoire brésilien était peuplé de tribus d'Indiens de langues et de cultures différentes. Les tribus vivant le long de côte et dans le proche arrière-pays, de langues tupi et guarani, se sont rapidement mélangées aux colons portugais, alors que les populations de l'intérieur des terres, de langues gê, aruak et caribe, ont mis du temps à nouer des contacts avec les colonisateurs.
Aujourd'hui, environ 250 000 Indiens vivent au Brésil sur un territoire de 850 000 km2, fixé par le gouvernement fédéral.
À partir de la moitié du XVIe siècle, des Africains appartenant aux groupes ethniques bantou et soudanais (originaires de la nation Yorouba, actuels Nigeria et Bénin), ont été amenés au Brésil où, mis en esclavage, ils ont travaillé dans les plantations de canne à sucre, de café et dans les mines d'or et de diamants. Le processus d'intégration entre Européens et Indiens s'est étendu aux esclaves noirs.
Le métissage s'est poursuivi quand le Brésil a commencé à accueillir, fin XIXe, un nombre croissant d'immigrés. Cette importante vague d'immigration était essentiellement portugaise, même après l'indépendance en 1822.
Dans la première moitié du XXe siècle, à cause de la guerre ou pour des raisons économiques, des populations originaires de toute l'Europe sont venues s'installer au Brésil. Le pays comptait déjà une importante population venant d'Italie, d'Ukraine, de Pologne, d'Allemagne, de Grèce, des Balkans, et de l'Ancien Empire Ottoman. La première vague d'immigrés japonais est arrivée en 1908. Cette vague d'immigration s'est vite développée : c'est au Brésil que l'on trouve aujourd'hui la plus grande communauté japonaise.

7. Les grandes métropoles brésiliennes

Population des principales villes en 2000 : Villes Population (en millions d'habitants)

São Paulo 10,4
Rio de Janeiro 5,8
Salvador 2,4
Belo Horizonte 2,2
Brasília 2,0
Curitiba 1,5
Recife 1,4
Porto Alegre 1,3

La capitale : Brasília
Dès la seconde moitié du XVIIIe siècle, les autorités se sont penchées sur l'idée d'un possible transfert du siège du gouvernement de Rio de Janeiro vers une région de l'intérieur des terres pour le protéger d'éventuelles attaques par la mer.
La première constitution républicaine (1891) a même défini le lieu où devait se trouver le futur District Fédéral : un rectangle à l'intérieur de l'État de Goiás, au centre du pays. Mais ce n'est qu'en 1956, sous la présidence de Juscelino Kubistchek, que la construction de Brasilia, la capitale actuelle, a débuté. La nouvelle capitale a été bâtie sur un site de 5 814 km2, à 1 100 m au-dessus du niveau de la mer. Elle se trouve à 1 200 km de Rio de Janeiro.
Le concours pour le plan directeur urbain a été remporté par l'architecte et urbaniste Lúcio Costa. Les principaux bâtiments gouvernementaux ont été dessinés par l'architecte brésilien Oscar Niemeyer et l'aménagement de l'espace et des jardins, conçu par le paysagiste Roberto Burle Marx.
Brasília a été inaugurée officiellement le 21 avril 1960.

Rio de Janeiro
Avec l'inauguration de Brasilia, Rio de Janeiro a cessé d'être la capitale du pays. Elle n'en est pas moins restée la capitale culturelle et la ville la plus célèbre du Brésil.
Baptisée Cidade maravilhosa -ville merveilleuse -, Rio de Janeiro a la réputation d'être l'une des plus belles villes au monde. Construite sur un site naturel exceptionnel, la ville s'étend tout au long de la baie de Guanabara, entre le bord de mer et une chaîne de montagnes où pousse une végétation luxuriante.
Avec ses plages de renommée mondiale (parmi lesquelles Copacabana et Ipanema), son carnaval, la beauté de son paysage naturel, la ville attire chaque année de très nombreux touristes.
Economiquement, elle occupe une place importante. Le secteur industriel y est très dynamique : Rio est en effet producteur de matériel de construction, d'équipements électriques, de produits chimiques et pharmaceutiques, de boissons et de textiles. C'est également une place financière importante pour le pays et le secteur des services y est très développé.

São Paulo

Située sur un haut plateau, à 760 m au dessus du niveau de la mer, São Paulo a été fondée par les jésuites en 1554. C'était à l'origine un centre de missions qui a accueilli les premiers colons. Si, aujourd'hui, São Paulo est la plus grande métropole du pays, elle est restée longtemps une ville de petite taille.
Ce n'est qu'à partir de 1850 qu'elle commence à se développer et à s'enrichir grâce aux plantations de café, très productives. Les revenus de l'exportation du café et l'accroissement de la population, ont fourni par la suite le capital et la main d'œuvre nécessaires à la création d'une base industrielle.
Aujourd'hui, la ville et sa périphérie concentrent plus de 20 000 usines. São Paulo est également le plus grand centre financier Sadu Brésil avec presque 2000 agences bancaires.

Salvador

Située tout au long de la baie de Todos Os Santos (la baie de " Tous les saints "), la ville a été construite sur deux niveaux : sur les collines, à l'arrière, se trouvaient les bâtiments administratifs et les quartiers résidentiels, tandis que le bord de mer était exclusivement réservé aux installations portuaires et militaires. Aujourd'hui encore, Salvador est divisée en ville haute et basse.
Le port de Salvador a été le plus actif du pays jusqu'en 1815. Une part importante du sucre du Nord-Est, l'or et les diamants extraits des mines du centre du pays ont transité par cette ville.
C'est au long de cette période, véritable âge d'or pour Salvador, qu'ont été bâties les magnifiques églises baroques ornées d'or et les élégantes résidences que l'on visite aujourd'hui.
C'est à Salvador que l'influence africaine sur la culture brésilienne est la plus forte : le Candomblé, religion amenée à Bahia par les esclaves de la côte atlantique de l'Afrique, mêle dans ses rites divinités africaines et influence catholique.
La Capoeira, danse de combat d'origine angolaise, devenue une pratique populaire de rue, est très pratiquée à Salvador et dans tout l'Etat de Bahia.

Belo Horizonte
Belo Horizonte est la première ville moderne du Brésil à avoir été conçue par un architecte pour devenir la capitale de l'Etat de Minas Gerais.Avec ses vastes avenues et ses banlieues résidentielles, Belo Horizonte est aussi le centre de distribution et de traitement d'une riche région minière et agricole, et le noyau d'un nouveau complexe industriel spécialisé dans l'acier, l'automobile et le textile. L'or, le manganèse et les pierres précieuses de la région environnante sont traités sur place.Belo Horizonte joue également un rôle culturel important : la ville possède trois universités, un musée d'histoire, et de nombreuses bibliothèques.

Curitiba
Située à 914 m au-dessus du niveau de la mer sur le plateau de la Serra do Mar, Curitiba est la capitale de l'État du Paraná. Dès la fin du XIXe siècle, des immigrés d'origine slave, germanique et italienne sont venus s'installer dans la ville.
Après 1950, la croissance de Curitiba s'est accélérée. C'est devenu une ville importante où le niveau de vie est élevé. Sa postion de centre de commerce et de transformation pour les zones agricoles et d'élevage de l'arrière-pays est à l'origine de sa réussite économique.

Recife
Appelée la " Venise du Brésil " parce que construite autour de deux fleuves, Recife est la capitale de l'Etat du Pernambuco. La ville tire son nom des récifs de corail qui bordent la côte.
Recife est connue pour ses jangadas, ces radeaux de pêcheurs faits de rondins dont la forme des voiles donne aux embarcations une élégance particulière, et qui requièrent une grande habilité des marins. La ville exporte une grande quantité de produits issus de l'agriculture de l'arrière-pays, essentiellement du sucre, du coton et du café.
Recife est aussi l'un des principaux centres culturels du Nord-Est.

Porto Alegre
Fondée en 1742, Porto Alegre est la plus grande ville de la région Sud. Depuis le XIXe siècle, beaucoup d'immigrés allemands et italiens sont venus s'y installer.Située à la jonction de cinq fleuves, Porto Alegre est devenu un port actif et un centre industriel et de commerce important. Les produits issus de l'agriculture et de l'élevage, la viande de bœuf, le cuir, le riz essentiellement, partent de Porto Alegre vers l'Europe et le Japon.

Manaus
Située sur la rive nord du Rio Negro, Manaus, capitale de l'Etat de l'Amazonas, a connu une grande prospérité au début du XXe siècle avec le boom du caoutchouc. Les exploitants de cette richesse rêvaient à l'époque d'en faire une ville de style européen, ce qui lui a valu le surnom de " Paris des tropiques ". L'architecture des anciennes résidences privées et des grands monuments de la ville témoignent aujourd'hui de l'opulence dans laquelle vivaient ses habitants. Le théâtre Amazonas, inauguré en 1896 et construit avec des matériaux presque exclusivement importés d'Europe, en est l'exemple le plus frappant.
En 1967, après une période de décadence due à la fin du cycle du caoutchouc, le gouvernement fédéral crée la zone franche de Manaus. La ville attire alors des multinationales qui y installent des usines, et devient un important centre industriel,spécialisé dans l'électronique.

Belém
Entourée d'une série de petites îles, Belém, capitale du Pará, est située dans un estuaire de l'Amazone. C'est une ville animée par l'exubérance de son port, le plus grand de l'Amazone, les couleurs vives, les odeurs et les saveurs de son marché flottant.La ville a été fondée en 1616, après l'expulsion des Français du Maranhão. Quand les Portugais s'y installent, ils édifient un fort pour empêcher les bateaux français néerlandais et espagnols de remonter l'Amazone et revendiquer des terres. Belém est encore très marquée par l'héritage architectural portugais du XVIIe siècle, que l'on retrouve dans les édifices du centre-ville et la structure du marché municipal et du marché de Ferro.

Fortaleza
Fortaleza est une grande ville où se côtoient l'architecture moderne et les superbes plages bordées de cocotiers. Comme à Recife, les élégantes jangadas constituent un symbole pour la ville. Son centre historique abrite des marchés on l'on trouve un artisanat local extrêmement riche et varié.
La colonie bâtie à emplacement actuel de Fortaleza a long-temps fait l'objet de convoitises : prise par les Hollandais en 1635, elle est récupérée en 1654 par les Portugais. La ville se développe alors autour de la fortaleza de Nossa Senhora da Assunção (la forteresse de Notre-Dame-de-l'Assomption), dont elle tire son nom.
Fortaleza est aujourd'hui un grand port de pêche et le centre d'affaires du Nordeste(Nord-est du Brésil).

8. Histoire du Brésil

La découverte
Découvertes des expéditions portugaises (1487-1500)
Aux XVe et XVIe siècles, le Portugal, royaume ibérique d'à peine un million d'habitants, est pris en tenaille entre l'Atlantique et la Castille ennemie. Après des années de lutte contre l'occupation des Maures, les Portugais concentrent leur attention sur la mer et les terres qui s'étendent au-delà. Ils partent alors à la recherche de la route de l'Orient, en longeant la côte africaine du nord au sud.
En 1434, Gil Eanes, écuyer d'Henri le Navigateur, franchit pour la première fois le cap Bojador. En 1487, les Portugais parviennent ainsi à atteindre le cap de Bonne-Espérance. En 1498, le navigateur Vasco de Gama et sa flotte effectuent la traversée de l'océan Indien pour découvrir la route maritime de l'Extrême-Orient.
C'est en essayant de gagner les Indes orientales que, le 22 avril 1500, Pedro Alvares Cabral aborde à l'ouest, dans l'Atlantique sud, une terre couverte de denses forêts qui deviendra le Brésil. C'est à cette date que la région est officiellement proclamée possession du Portugal.
Le traité de Tordesilhas (1494) délimitait les empires portugais et espagnol. Les territoires se trouvant à l'est du méridien et passant à 370 lieues à l'ouest du Cap-Vert devaient appartenir au Portugal, tandis que les terres se trouvant à l'ouest devenaient des possessions espagnoles. C'est en vertu de ce traité que les frontières du Brésil ont été définies, avant même qu'il ne soit découvert.

Période coloniale
Les premiers colonisateurs (1500-1580)
La nouvelle colonie est d'abord baptisée Ilha de Vera Cruz (Ile de la Vraie Croix), puis Terra de Santa Cruz (Terre de la Sainte Croix)en référence à la constellation de la Croix du Sud. Elle finira par s'appeler Brésil, du nom de ce bois de teinture rouge, le Pau-Brasil, première richesse exploitée par les colons.
Ce n'est qu'en 1530 que le Portugal établit un programme de colonisation systématique. L'arrivée de nouveaux colons permet de renforcer les petites enclaves du Nord-Est du pays. La ville São Vicente (côte de l'État de São Paulo), qui deviendra l'un des principaux centres de départ des explorateurs vers l'intérieur des terres, est fondée en 1532.
Salvador (Nord-est), fondée en 1549, est choisie ultérieurement pour devenir le siège du gouvernement général. Le pays reste peuplé de façon clairsemée par des tribus indiennes : les Indiens Arawak et Caribes au nord, les Guarani sur la côte est et le bassin amazonien, les Gê installés dans les régions du sud du pays et les Pano à l'ouest.
Très vite, la mise en place d'un système administratif devient nécessaire. La Couronne portugaise commence par rationaliser l'organisation territoriale en créant des "Capitaineries héréditaires", des portions de territoires perpendiculaires à la côte.
Quatorze d'entre elles - pour certaines plus grandes que le Portugal -sont créées au milieu du XVIe siècle et les donatários (les " donataires " à qui le fief est légué) deviennent responsables de la défense et du développement de ces territoires.
Le système des capitaineries a fortement influencé le modèle territorial et politique à l'origine du Brésil moderne. Plusieurs des Etats qui composent aujourd'hui la Fédération ont gardé leur nom du temps de la Capitainerie.
Le littoral fertile et humide de l'actuel Etat du Pernambuco était très propice à la culture de la canne à sucre, arrivée au Brésil depuis Madère, et à la construction de ports pour accueillir les navires portugais. Très vite, se développe un commerce triangulaire : les esclaves sont emmenés d'Afrique occidentale pour travailler dans les plantations de sucre du Brésil, et le sucre exporté vers l'Europe où la demande croissante ne tarde pas à dépasser la capacité de production de la colonie.

L'union de l'Espagne et du Portugal (1580 - 1640)

Les événements en Europe viennent cependant interrompre ce premier cycle de développement. La mort du roi Sébastien du Portugal en 1578 met fin à la dynastie des Aviz. Philippe II d'Espagne revendique alors la succession du Trône vacant de Lisbonne. Entre 1580 et 1640, les deux royaumes sont réunis sous la Couronne espagnole.
Cette période est marquée par de fréquentes agressions hollandaises. En guerre contre l'Espagne, les Hollandais, qui convoitent les riches colonies portugaises, envahissent le nord-est du Brésil et s'y installent pendant près de 24 ans.
La lutte contre l'envahisseur hollandais est la première manifestation de l'identité nationale : en effet, il est chassé par les populations locales avant même que le Portugal n'envoie ses troupes.

L'expansion territoriale (XVIIe siècle)

Paradoxalement, l'union du Portugal et de l'Espagne confère à la colonie des avantages inespérés : en raison de cette union le traité de Tordesilhas n'est plus en vigueur, les Portugais peuvent alors pénétrer plus profondément à l'intérieur des terres.
Les capitaineries de São Vincente, de Pernambuco et Bahia, sont les principaux points de départ pour les explorateurs. Ces expéditions, connues sous le nom de Entradas ou Bandeiras, créent ainsi les premières cellules de colonisation de l'intérieur des terres, monopolisé jusqu'alors par les missions jésuites.
A la recherche d'esclaves indiens et de richesses minérales, ces pionniers, les Bandeirantes, ont considérablement contribué à repousser les frontières du futur Brésil indépendant.
Quand les Portugais recouvrent leur indépendance en 1640, ils refusent d'abandonner à l'Espagne les terres occupées à l'ouest de la ligne de Tordesilhas. Revendiquant le droit de Uti possidetis (droit de possession d'usage), ils obtiennent gain de cause.

La découverte de l'or (XVIIIe siècle)

Le déclin de la production du sucre dans la seconde moitié du XVIIe siècle coïncide avec le mouvement en direction de territoires encore inexplorés. Lors de ces expéditions, les colons portugais découvrent l'or.
La ruée vers l'or qui s'ensuit entraîne un développement démographique conséquent de l'intérieur du pays, attirant les populations de la côte et une nouvelle vague de colons.
La découverte de l'or a pour conséquence d'intensifier l'élevage bovin à l'intérieur des terres pour approvisionner les centres miniers en viande et en cuir, et l'émergence de nouvelles villes dans l'actuel Etat de Minas Gerais.
Presque 1000 tonnes d'or et 3 millions de carats de diamants sont extraits de cette région entre 1700 et 1800.
Cette richesse a financé en partie la révolution industrielle anglaise : en vertu du traité de Methuen (1703), les textiles fournis par l'Angleterre au Portugal étaient payés avec l'or des mines brésiliennes.

Le café

Le " boom " de l'or et des diamants est suivi de celui du café, arrivé de Guyane au XVIIIe siècle.
C'est une source de richesse plus importante encore. La culture du café provoque, elle aussi, une véritable colonisation des territoires encore vierges qui débute dans l'intérieur des terres de l'actuel Etat de Rio de Janeiro, là où il est relativement facile de trouver de la main d'œuvre esclave.
Plus tard, avec l'abolition de l'esclavage et la vague d'immigration européenne dans l'Etat de São Paulo, les plantations se déplaceront vers le sud, où l'état des sols, le climat et l'altitude créent un environnement idéal, faisant du Brésil le plus grand producteur de café au monde.
Le transfert du siège du gouvernement colonial dans la seconde moitié du XVIIIe témoigne de l'importance croissante des régions du sud-est : Rio de Janeiro devient la capitale du pays à la place de Salvador.
La ville domine en effet la principale route d'accès au Minas Gerais et se trouve proche des régions méridionales où la population ne cesse de croître.

L'indépendance
Le sentiment national

Pendant toute la période coloniale, le Portugal a joué le rôle d'intermédiaire entre la colonie (productrice) et les grands centres européens (consommateurs). En monopolisant ainsi tout le commerce, le Portugal garde une part substantielle des profits, provoquant le mécontentement de colons et exacerbant le sentiment nationaliste, né de la lutte contre l'envahisseur hollandais au début du XVIIe .
Les premiers mouvements politiques indépendantistes se forment dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Ils n'ont, au début, qu'une portée régionale. La manifestation la plus importante de ce désir d'indépendance est la Conjuração mineira (la conspiration de Minas) qui se déroule au cœur de la région aurifère.
L'instigateur de cette rébellion est un jeune officier de cavalerie, Joaquim José da Silva Xavier, dit Tiradentes (" l'Arrache-dent ", surnommé ainsi pour sa dextérité de dentiste), alors en rapport avec des intellectuels partageant les idées libertaires qui ont inspiré les Encyclopédistes français et les chefs de la révolution américaine.
La conspiration est découverte en 1789 ; ses principaux instigateurs sont condamnés à l'exil en Afrique. Seul Tiradentes est condamné à mort : il est pendu à Rio de Janeiro le 21 avril 1792, sur une place qui porte désormais son nom.
D'autres mouvements isolés de ce genre tentent d'agir dans le Pernambuco et à Bahia, mais la révolte reste encore contenue quelques années, sans ébranler la domination portugaise.

Le transfert de la Cour portugaise au Brésil (1808 - 1821)

Les guerres napoléoniennes infléchissent le cours de l'histoire brésilienne. En novembre 1807, Napoléon entreprend d'envahir le Portugal. Le Roi João VI embarque alors avec sa cour pour le Brésil où il séjourne jusqu'en 1821.
L'installation de l'administration royale dans la colonie accélère paradoxalement la marche vers l'indépendance. Le pouvoir royal prend, en effet, des mesures qui facilitent la transition : en 1815, le Brésil accède au statut de royaume uni au Portugal. Avant de rentrer à Lisbonne, João VI nomme son second fils, Dom Pedro, régent du Brésil. En partant, il lui aurait sagement conseillé : Pedro, mon fils, si le Brésil devient indépendant place la couronne sur ta tête avant qu'un aventurier ne le fasse.

La proclamation de l'indépendance (7 Septembre 1822)

Le sentiment républicain, très répandu dans le pays après la Révolution française, gagne en audience quand les colonies espagnoles voisines deviennent indépendantes. Pendant ce temps, au Portugal, une opposition s'élève contre les réformes entreprises au Brésil par le Roi : les Cortes(l'Assemblée portugaise)vote une série de lois destinées à redonner au Brésil son ancien statut de colonie, tandis que Dom Pedro reçoit l'ordre de rentrer en Europe.
Face à l'indignation des Brésiliens, Dom Pedro refuse de quitter le pays. Il fait convoquer une Assemblée constituante en juin 1822, et, le 7 septembre 1822, proclame l'indépendance du Brésil. ssemblée constituante fait de lui l'Empereur du Brésil sous le nom de Dom Pedro Ier.
Tandis que les royaumes espagnols d'Amérique ont lutté avec acharnement pour leur indépendance, le Portugal et le Brésil ont fini par arriver à un accord par la négociation. Après une guerre d'indépendance relativement courte (1822-1824) et limitée aux seules provinces de Bahia et du Pará, le Brésil se consolide comme empire avec un dirigeant qui reste néanmoins l'héritier du Trône portugais.

L'Empire
Pedro Ier (1822 - 1831) : Dom Pedro Ier, souverain à la forte personnalité, contribue à l'évolution sociale et politique du pays en accordant au Brésil, en 1824, une charte constitutionnelle très en avance sur son temps. A la mort de João VI en 1826, il hérite du Trône portugais mais abdique au profit de sa fille, l'infante Maria da Glória, qui devient la reine Maria II. En 1831, il décide d'abdiquer du Trône brésilien en faveur de Pedro II, son héritier âgé d'à peine cinq ans. Cette décision s'explique par ses différends avec le Parlement brésilien et par son esprit d'aventure qui le pousse à rentrer au Portugal afin d'évincer son frère Miguel du trône usurpé à sa fille Maria.

Pedro II (1831 - 1889) : Pedro II, à la différence de son père, règne en monarque austère et modéré. Il se révèle l'un des monarques les plus compétents de son époque : sous son règne d'un demi-siècle, le Brésil atteint la maturité politique et culturelle tandis que l'unité du pays est assurée. Une administration compétente voit le jour et l'esclavage est progressivement éliminé jusqu'à son abolition en 1888. L'économie du pays connaît une croissance exceptionnelle : la production nationale est multipliée par dix et le pays commence à se doter d'un réseau ferroviaire. L'immigration européenne est fortement encouragée et un système de santé est projeté à l'échelle nationale. L'influence de l'Empereur et la stabilité du pays ont grandement participé à une transition pacifique de la monarchie à la république.

La République
La fin de l'empire et l'abolition de l'esclavage (1888)
L'abolition de l'esclavage est habituellement considérée comme l'une des causes importantes de la chute de la monarchie. La princesse Isabel, qui gouverne le pays comme régente en l'absence de l'Empereur alors en Europe, comprend que le système économique fondé sur l'esclavage s'effondre progressivement. Cédant aux raisons des abolitionnistes, elle signe, le 13 mai 1888, la Lei Aurea (Loi d'or) qui interdit l'esclavage au Brésil. Cette loi provoque de vives réactions du côté des propriétaires d'esclaves érodant rapidement les fondations politiques de la monarchie. Une révolte militaire, dirigée par le Maréchal Manuel Deodoro da Fonseca, éclate le 15 novembre 1889, après quelques mois de crise parlementaire. L'Empereur est renversé et la République proclamée.
Pedro II s'exile avec sa famille en France, où il meurt quelques années plus tard. Nombre de personnalités accordent leur soutien au nouveau régime. Parmi elles, l'un des plus grands hommes d'Etat brésilien, le Baron du Rio Branco dont les talents de diplomate ont permis de définir la quasi totalité du tracé des frontières du Brésil.

La fédération et le régime présidentiel
Très vite sont adoptées des réformes d'inspiration républicaine, dont la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Une nouvelle Constitution voit le jour en février 1891 qui fait du Brésil une République fédérale sur le modèle américain : les provinces de l'Empire sont transformées en Etats.
Le régime parlementaire est remplacé par un régime présidentiel ; le Congrès avec ses deux assemblées reste en l'état et une Cour suprême est créée. Le premier président élu est le Maréchal Deodoro da Fonseca.

La " Nouvelle République " (1930 - 1937)
En 1930, pour la première fois dans l'histoire de la République, le gouvernement est renversé par la force. Mené par Getúlio Vargas, le mouvement révolutionnaire victorieux préconise la réforme du système électoral et politique : en l'absence de partis nationaux forts, la pratique consistait à n'élire en alternance que des présidents soutenus par les gouverneurs des Etats de São Paulo et du Minas Gerais. Getúlio Vargas, qui gouvernera le pays pendant 15 ans, arrive au pouvoir à une période trouble : le pays subit les effets de la dépression mondiale qui fait brutalement chuter les prix du café. La scène politique intérieure est non seulement affectée par la crise financière, mais aussi, tout au long de la décennie, par des heurts avec les minorités militantes s'inspirant d'idées fascistes ou communistes.

Autoritarisme et changement
En 1934, une nouvelle constitution est adoptée. Elle élargit considérablement le droit de vote, notamment aux femmes. Cette même année, Vargas est constitutionnellement élu président de la République. En 1935, des tentatives de rébellion communistes sont déjouées dans le Pernambuco et à Rio de Janeiro. A partir de là, ont lieu de grandes vagues d'arrestations d'opposants. En 1937, peu de temps avant l'élection présidentielle, l'atmosphère politique tendue conduit le président à déclarer l'état d'urgence. Il entreprend ensuite de dissoudre le Congrès et assume des pouvoirs extraordinaires pour gouverner par décret dans le cadre d'une charte autoritaire. D'importantes mesures sont tout de même adoptées pendant cette période ; parmi elles une législation avancée en matière de bien-être social et une réforme du système éducatif. On observe également une avancée importante de l'industrialisation avec la construction de la première grande usine sidérurgique du Brésil. Quand éclate la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement de Vargas ne peut ignorer la préférence de la grande majorité des Brésiliens pour les Alliés. Enflammé par les actions hostiles des sous-marins allemands sur la côté brésilienne, le sentiment populaire force le Président à renoncer à sa neutralité. En août 1942, Vargas déclare la guerre aux puissances de l'Axe. Le Brésil envoie une contingent de 25 000 hommes en Italie. C'est le seul pays latino-américain à avoir envoyé des forces armées en Europe pendant cette guerre ; des soldats brésiliens y sont morts pour défendre la démocratie.

Le Brésil de l'après-guerre
Le Brésil moderne
Peu de temps après la fin de la guerre, Vargas est contraint de démissionner et des élections ont lieu pour lui désigner un successeur. Les Brésiliens, qui se rendent aux urnes pour la première fois depuis quinze ans, élisent le général Eurico Gaspar Dutra, ministre des armées de Vargas pendant la guerre. Une nouvelle constitution démocratique est adoptée en 1946, qui restera en vigueur jusqu'en 1967. Le mandat de Dutra s'achève en 1951. Pendant ce temps, Vargas, retiré dans sa propriété du Rio Grande do Sul, se prépare aux élections. Il récolte les fruits de ses mesures progressistes en matière de législation syndicale : réélu président de la République, il forme un gouvernement populiste à tendance nationaliste. En 1954, au beau milieu d'une grave crise politique, il se suicide d'un coup de revolver dans le cœur. L'ancien gouverneur du Minas Gerais, Juscelino Kubitschek, bénéficiant à la fois du soutien des partisans de Vargas et des communistes, remporte l'élection présidentielle en 1955. Sous sa présidence, le Brésil connaît cinq années d'expansion économique. C'est également à cette époque qu'est fondée Brasília, l'actuelle capitale. Son successeur, le président Jânio Quadros, démissionne après moins d'un an d'exercice du pouvoir. Il est remplacé par son vice-président, João Goulart, un homme politique de gauche. Les militaires s'opposent farouchement à cette succession, accusant Goulart d'avoir de la sympathie pour le régime castriste cubain. Ce dernier ne parvient à prêter serment qu'après un vote hâtif du congrès, sous la pression des militaires, en faveur d'un système parlementaire limitant drastiquement les pouvoirs du président. Quatorze mois plus tard, les électeurs choisissent par voie de référendum de rétablir le régime présidentiel. L'inflation galopante et la polarisation de la vie politique entre la droite et la gauche mènent à deux ans et demi d'agitation sociale et politique sur fond de crise économique. Craignant les penchants marxistes de Goulart, les militaires finissent par renverser le gouvernement par la force en 1964.

Le Régime militaire (1964-1985)
Pendant la période de dictature militaire, cinq présidents, tous généraux, se succèdent. D'importants amendements apportés à la Constitution réduisent les libertés civiles et confèrent des pouvoirs extraordinaires au Président, désormais désigné par les membres du Congrès. De nombreuses mesures d'austérité affectent la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays. L'année 1979, début du mandat du cinquième " Général-président ", Figueiredo, est marquée par " l'Ouverture " (Abertura), processus de restauration des droits politiques. Ce processus est enclenché en partie sous la pression de la population qui revendique un retour à la démocratie. En 1982, sont organisées des élections directes pour les gouverneurs des Etats, les premières du genre depuis 1965.

Le retour à la démocratie
En 1984, des manifestations pour les Diretas já ("élections directes immédiates") se déroulent dans tout le pays. En janvier 1985, Tancredo Neves est élu président de la République, non pas au suffrage direct mais par un collège électoral. L'élection de ce président a cependant une portée hautement symbolique, non seulement parce qu'il est le premier président civil à être élu depuis plus de vingt ans, mais également parce qu'il est le candidat d'une coalition de partis d'opposition, alliés pour faire contrepoids au candidat officiel du régime militaire. Le 14 mars 1985, à la veille de son investiture, Neves est transporté d'urgence à l'hôpital. Il meurt cinq semaines plus tard, laissant le pouvoir au vice-président, José Sarney. Celui-ci prête serment en promettant de poursuivre la voie engagée par Tancredo Neves. Le nouveau président commence par convoquer des élections générales pour créer une Assemblée nationale constituante. Jamais dans l'histoire du Brésil, on a observé un degré aussi élevé de participation populaire à la préparation d'une Constitution. Le 15 octobre 1988, après dix-huit mois de délibérations, la nouvelle constitution est promulguée. Sous son mandat, Sarney parvient à consolider la démocratie au Brésil.

Un président déchu constitutionnellement (1989 - 1992)
Fernando Collor est élu président de la République en novembre 1989, à l'issue de la première élection présidentielle directe depuis 1960. Le 29 septembre 1992, à la suite d'allégations de corruption au sein du gouvernement, une procédure d'impeachment est déclenchée par le Congrès contre le président. La chambre des députés vote la suspension de ses fonctions pour 180 jours.
Le 29 décembre 1992, alors même que le Sénat délibère pour mener la procédure d'impeachment à son terme, le président Collor démissionne. Le Sénat décide néanmoins, à une large majorité, de le démettre de ses fonctions. Cet événement a marqué l'histoire politique du Brésil : c'est en effet la première fois dans une république démocratique qu'un président est destitué selon une procédure constitutionnelle.

La transition (1993 - 1994)
À la suite de la destitution de Fernando Collor, son vice-président, Itamar Franco, est investi pour les deux années restantes. Il lance le plan Real, véritable tournant pour l'économie brésilienne, qui permet de mettre fin à l'inflation endémique qui mine le pays depuis de nombreuses années. Dans le cadre de ce plan est créé le real, la nouvelle monnaie brésilienne.

Le président Fernando Henrique Cardoso (1995-2002)
En octobre 1994, Fernando Henrique Cardoso est élu président de la République pour un mandat de quatre ans. Il est réélu au premier tour en octobre 1998, avec 53,06% des voix. Membre fondateur du PSDB - Parti de la Social-Démocratie Brésilienne -, Fernando Henrique Cardoso a été auparavant sénateur, ministre des Relations extérieures, puis ministre des Finances et chargé à ce titre de la mise en place du plan Real.

Le président Luiz Inácio Lula da Silva (2003-)
Lula, ex-leader syndical et fondateur du PT - Parti des Travailleurs, se lance dans la bataille pour la présidence de la République en 1989, après 29 ans sans élection au suffrage direct. Il perd l'élection au second tour, avec un score proche de celui du président élu. Deux ans plus tard, il prend la tête de la mobilisation nationale contre la corruption qui aboutit à l'impeachment du président Fernando Collor de Mello. En 1994 et 1998, Lula se porte à nouveau candidat à la présidence. Fin juin 2002, la convention nationale du PT approuve la formation d'une large alliance politique qui axera sa campagne sur le règlement de l'immense dette sociale du pays envers la grande majorité de sa population. Le candidat à la viceprésidence est le sénateur du PL (Parti Libéral) du Minas Gerais, José Alencar. Luiz Inácio Lula da Silva est élu président de la République du Brésil le 27 octobre 2002, avec presque 53 millions de voix, un score sans précédent depuis le retour à la démocratie en 1985.

 
©Yann Bonnec™